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Carnets de route, chemins de vie

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21 octobre 2007

Histoires de Kosovars

Je tiens à préciser avant tout que tous les exemples cités ici sont issus de rencontres personnelles et correspondent à la réalité que j’ai pu observer au Kosovo. J’ai eu la chance de découvrir le pays avec Martine, qui y vit depuis 8 ans et qui parle l’Albanais. Ce témoignage est en quelque sorte un porte parole de tous ces gens que j’ai rencontrés qui voudraient que le monde soit plus conscient de la réalité aujourd’hui au Kosovo.

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Le Kosovo, c’est avant tout une culture très traditionnelle, qui s’accroche à sa tradition comme à la vie. C’est elle qui régit la société. L’hospitalithé, le café Turc, le chapeau Kosovar, enlever ses chaussures avant de rentrer dans les maisons, le Thé russe, accompagner l’invithé a la porte, la politasse avant la sincérithé, l’homme gère les affaires, la femme la maison, plus de sucre que de thé, ça discute autour du thé, ça palabre avec le café, les danses trad, les histoires de la guerre, les parties d’échec dans la rue,... c’est la tradition qui tient le pays.

Quoi d’autre pourrait tenir un pays en crise économique, sociale et politique depuis deux décennies, après une guerre atroce elle-même précédée d’une douzaine d’années de répression ethnique sans compter l’oppression du Kosovo à travers les siècles ? Ah si ! Peut être qu’en plus de la tradition, il faudrait un peu d’espoir. Mais celui-ci est en train de creuser sa tombe.
Deux caractéristiques du Kosovo : Les taux de jeunes et de chômage les plus élevés d’Europe. Pas 20% ni 40% mais 80% de chômage ! Rare sont ceux qui ont de l’argent. Pour survivre tout le monde cultive son jardin et fait ses magouilles. La meilleure solution est encore d’arriver à travailler en Europe occidentale ou aux Etats-Unis, si on ne se fait pas renvoyer par charter…

Le salaire d’un prof est de 180 euros, mais ils n’ont pas été payés depuis trois mois. Les directeurs d’école ont un travail de malade : arriver à donner cours à des milliers d’élèves, sans argent ! Alors on trouve des solutions, les enfants vont à l’école deux ou trois heures par jour et il y a des roulements… Les écoles sont absolument vides, dépourvues de tout matériel pédagogique. Les profs doivent donner cours à des élèves sans livres et sans cahiers, sans même une feuille pour faire des exercices de maths !

Au niveau administratif, c’est l’inertie la plus totale. Les Kosovars n’ont presque pas de pouvoir de décision, ils doivent rendre compte de chaque acte à l’UNMIK, la mission de l’ONU au Kosovo. Il y un énorme problème dans la manière dont l’UNMIK gère le pays et désinvestit les habitants locaux. Le directeur du Palais de justice m’a expliqué qu’il est sensé faire des rapports à l’ONU chaque mois sur l’ensemble des affaires traitées, et qu’il paye des taxes s’il ne le fait pas. Faute de temps et de moyens, le Palais de justice devrait payer le double de son budget en taxes à l’ONU ! Et les besoins de justice sont considérables, il s’agit d’un travail de Titan : En plus des affaires courantes, le tribunal doit s’occuper de toutes les questions d’après guerre, de la transitions d’une organisation communiste a un système capitaliste, des nombreuses magouilles politico financières, et du terrorisme naissant…

Il y a énormément de problèmes concernant l’immobilier. Entre les Serbes qui se sont enfuis, les Albanais qui se sont fait brûler leur maison, les émigrés, les occupations illégales, la privatisation du domaine public… un vrai chaos.

Les tensions politiques entre les différents partis qui se disputent le pouvoir contribuent aussi largement au désordre général. Les Albanais fonctionnent de manière tribale, chaque parti est un regroupement de familles puissantes qui défendent leurs intérêts.

Au Kosovo, la vengeance par le sang fait partie du langage courant des Albanais, et moins on en sait, mieux on se porte.

J’ai rencontré une famille dont le père tente d’obtenir le statut de réfugié politique en France. Il a subit des tentatives de kidnapping pour des histoires politiques et sa famille risque le pire à chaque instant.

La corruption est monnaie courante, et personne n’y trouve rien a redire : chacun sa stratégie pour survivre.

Les cybercafés sont plein a craquer de jeunes qui n’ont rien d’autre a faire que de jouer à la guerre et de faire mumuse avec la Webcam et la blondasse du village d’a coté. (Vous me direz, c’est pareil chez nous !)

Les Kosovars adorent parler, et faut pas les bousculer, d‘abord le thé, après on voit ! Toutes ces années d’immobilisme ont aussi inscrit des habitudes pas forcément traditionnelles.

La connerie internationale fait que les ONG sont arrivées en masse pendant l’état d’urgence, elles ont payé des salaires de barges aux locaux pour des actions éphémères, puis sont reparties sauver les enfants du Darfour. Maintenant il n’y a plus d’ONG, mais tout occidental représente pour eux une mine d’or. C'est-à-dire qu’il n’y a pas moyen de les investir bénévolement dans un projet humanitaire sans qu’ils ne demandent de l’argent en accusant de cacher des donations… Sans parler du rêve occidental : Un français représente pour eux un bon plan pour obtenir une invitation et un visa, ce qui équivaut a un ticket pour le Paradis. J’ai beau leur expliquer que Sarko, il est pas trop chaud pour donner des tickets et que de toute façon c’est peut être pas la meilleur solution, leur motivation est presque compulsive.

Chez les enfants,  on sent le traumatisme à fleur de peau. Même physiquement ils paraissent toujours plus jeunes qu’ils ne le sont. Chaque famille a perdu des proches pendant la guerre, souvent sous les yeux des enfants (viols, tortures, exécutions,…)

Voici l’histoire des membres de la famille qui furent mes voisins et mes amis pendant deux semaines, que j’ai compris par bribes, des discussions autour du thé à la visite de leur village…

Après avoir travailler 6 ans en Allemagne, Yahi, le père, rentre au pays avec 80 000 Marks pour construire une maison. Bientôt, la guerre éclate. Un jour, les Serbes, qui passaient par là, le croisent sur son cheval. Naturellement, ils lui tirent dessus, mais c’est le cheval qui prend le plus gros. Pendant ce temps, les soldats rentrent dans la maison, violent la mère, la torturent et menacent de tuer les enfants si elle ne donne pas le magot. Plus tard, ils reviennent, font prisonnier le père et brûlent leur maison.

Après avoir squatté plusieurs maisons (souvent les albanais ont squatté les maisons abandonnées par les Serbes), ils arrivent dans celle ou ils sont maintenant.

Hier, le propriétaire est venu pour les virer. Ils ne savent pas où ils vont passer l’hiver.

Mais les enfants sont très actifs dans le projet Cirque, et le père a décidé de renvoyer sa fille à l’école.

A Suivre…

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21 octobre 2007

La guerre de Yougoslavie

Cher lecteur, Attention ! Ce texte est issu de mes questionnements lors de mon voyage dans les Balkans, et l’origine des informations contenues est assez hétérogène (rencontres, bouquins, articles,…). L’objectif est de donner une vue d’ensemble de l’histoire de la Yougoslavie.

Merci d’excuser les possibles erreurs.

Un petit rappel historique

               Peuplées par les Illyriens depuis deux milliers d’années, les Balkans furent colonisées par les Slaves au VIème siècle puis envahies par les Ottomans au XIVème siècle.

Les Slaves repoussèrent les populations autochtones dans les montagnes (Kosovo, Albanie) et occupèrent les plaines fertiles du Danube. Cette ethnie construisit le Royaume de Serbie qui eut son heure de gloire mais connu ensuite cinq siècles de joug Ottoman. Finalement les Balkans furent divisées entre l’empire d’Autriche-Hongrie et l’empire Ottoman jusqu'à la première guerre mondiale. Ce dernier ayant contraint une grande partie des habitants à se convertir a l’Islam, la religion Musulmane s’est rapidement répandue dans les Balkans, sans pour autant détruire la tradition Chrétienne. Subissant ces oppressions, de nombreuses familles Serbes émigrèrent vers les pays voisins (Croatie, Bosnie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie) et créèrent de fortes minorités dans ces pays, tout en gardant pour des générations la nostalgie de la Grande Serbie.

              Tout au long de l’histoire, les populations des Balkans subirent des nombreuses oppressions religieuses, idéologique et ethniques, qui provoquèrent d’importantes migrations. Ce brassage ethnique et religieux est à l’origine de la majorité des tensions qui agitèrent la région le siècle dernier et qui encore aujourd’hui divisent les peuples.

Construction de la Yougoslavie

               Suite a la première guerre mondiale, un nouveau projet naît dans les Balkans : la création d’un nouvel état qui rassemblerai tous les slaves du Sud, la Yougoslavie.

Après la seconde guerre mondiale, Tito, un macédonien charismatique et influent, prend le pourvoir en Yougoslavie et crée une fédération socialiste composée de cinq pays, la Macédoine, le Monténégro, la Serbie, la Bosnie, la Croatie et la Slovénie, et dominée par le pouvoir fédéral à Belgrade (aussi capitale de la Serbie). Il permet ainsi aux différentes ethnies et religions de s’unir et de créer une véritable puissance politique.

Malgré sa conviction socialiste, Tito rejette les propositions insistantes de Staline d’adhérer à l’URSS et plus tard avec l’Indien Nehru et l’Egyptien Hassan,  affirme le principe de non-alignement sur les deux super puissances de la Guerre Froide, Impérialistes Américains et Communistes Russes. C’est la naissance du Tiers-monde. (Vous remarquerez la noblesse originelle du terme en comparaison avec sa signification actuelle !)

Mais Tito était aussi un dirigeant totalitaire, qui créa des camps de restructuration idéologique et favorisa le culte de sa personnalité. Encore aujourd’hui, de nombreuses personnes regrettent l’époque de la Yougoslavie forte de Tito et il est présenté officiellement comme un héros national.

La guerre

               Après la mort de Tito, la fédération s’est petit à petit affaiblie jusqu'à ce que deux éléments viennent accélérer le processus de rupture au début des années 90 :

Le souffle indépendantiste venu de l’Est avec la chute du bloc soviétique, mais aussi la montée des nationalismes en particulier en Serbie avec l’arrivée de Milosevic au pouvoir en 1987. Celui-ci compromettant le pacte fédérateur d’égalité interethnique, les autres pays prirent peur. C’est ainsi que la Slovénie autoproclame son indépendance en 1991, qu’elle obtient après une mini-guerre d’une semaine avec les forces fédérales yougoslaves.

C’est alors le début de la guerre qui déchira la région jusqu’en 1995.

C’était inévitable, la Croatie et la Bosnie prirent la même direction, ce que cette fois les Serbes n’acceptèrent pas, notamment à cause des fortes minorités Serbes présentes dans ces pays. En plus d’envoyer l’armée fédérale envahir leurs anciens alliés, les Serbes armèrent leurs minorités dans les deux pays. En réponse, l’armée Croate déplaça l’ensemble de la population Serbe jusqu'à la frontière et pu alors se concentrer sur l’invasion de la Bosnie qui subissait déjà une guerre civile d’une violence extrême entre les différentes communautés ethniques (notamment Bosniaques musulmans et Serbes orthodoxes).

Vu la gravité du conflit et la « dérive » de la part des Serbes et de leurs paramilitaires, -assassinats en série de civils, destruction de villages-, nettoyage ethnique, les Etats-Unis, avec l’Otan, prirent la décision d’intervenir en urgence, sans attendre l’autorisation de l’ONU.

Les bombardements, visant à affaiblir les Serbes, touchèrent de nombreux civils, des hôpitaux, des écoles… D’après l’ONU, les dégâts matériels engendrés équivaudraient à un retour en arrière de 20 ans. Malgré cela, la population Bosniaque est reconnaissante pour cette intervention, qui leur a rendu leur souveraineté.

En 1995, c’est la fin de la guerre, l’ONU retrace les frontières : La Bosnie est divisée en deux parties unies sous le nom de Bosnie et Herzégovine (une sous-république Serbe et une fédération de sous-républiques Bosniaques) ; et la Croatie récupère les territoires pris par la Serbie. C’est l’échec de la grande Serbie de Milosevic.

                                                 

Et après ?

               Malgré l’absolue nécessité d’une intervention internationale, certaines questions doivent être soulevées :

Quelle part de stratégie internationale dans l’intervention de l’OTAN dans cette zone qui a toujours refusé l’idéologie Américaine ?

Comment justifier des erreurs aussi graves que des bombardements d’écoles et d’hôpitaux ?

Quel intérêt pouvait avoir les membres de l’OTAN à détruire cette région ?

On ne peut que faire le constat aujourd’hui de l’omniprésence américaine dans cette région sur les plans idéologiques, économiques et militaires.  On connaît aussi la valeur économique des reconstructions d’après guerre et la valeur expérimentale (efficacité, armes, logistique,…) que constituent ces guerres pour les armées occidentales…

Lorsqu’on traverse la Bosnie aujourd’hui, on peut sentir l’omniprésence de la guerre. Tandis que les zones de frontières Croate et Serbe sont encore détruites (mines, maisons brûlées, villages abandonnés, régions désertes), Sarajevo, la capitale, ne peut complètement cacher l’intensité des bombardements Serbes sur la ville (monuments détruits, impacts de balles sur les murs,…) On imagine très facilement le bruit des canons, la terreur engendrée par les snipers embusqués. Et si vous vous arrêtez dans les cimetières bosniaques vous pourrez observer qu’une grande majorité des tombes datent de la guerre.

Toutes les personnes que j’ai osé interrogé m’ont répondu approximativement la même chose : Personne ne comprend ce qu’il s’est passé, c’était absurde, comme une perte totale de raison. Maintenant, il faut oublier disent-ils, il n’y a plus de problèmes entres les différentes ethnies.

Pour plus d'infos, rendez vous sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yougoslavie

21 octobre 2007

Kosovo et indépendance

Cher lecteur, Attention ! Ce texte est issu de mes questionnements suite aux différentes rencontres que j’ai faites au Kosovo, et l’origine des informations contenues est assez hétérogène. L’objectif est avant tout d’avoir un aperçu d’ensemble de la « Question du Kosovo ».

N’ayant pas mis le pied en Serbie, le point de vue est avant tout Kosovar.

Merci d’excuser les possibles erreurs.

Ce texte sera plus compréhensible pour ceux ayant lu la partie sur la Yougoslavie.

Bombe a retardement de la dissolution Yougoslave, le statut du Kosovo n’est toujours pas résolu à l’heure ou j’écris ces mots. Région plus ou moins autonome de la Serbie suivant les époques (plus sous Tito, moins sous Milosevic) et frontalière avec l’Albanie, le Kosovo est peuplé a 95% d’Albanais et 5% de Serbes (plus minorités croates, tziganes,…).

Le peuple Albanais descend des Illyriens, civilisation présente dans les Balkans depuis deux mille ans, utilise l’alphabet latin et est en majorité musulman ; tandis que le peuple Serbe descend des Slaves venus de l’Est a partir du VIème siècle, utilise l’alphabet cyrillique et est en majorité Chrétien Orthodoxe. Vous aurez compris qu’il s’agit de deux ethnies très différentes.

Tout au long de l’histoire, le peuple du Kosovo à subit de nombreuses répressions, mais elles ont atteint leur apogée à la fin du vingtième siècle.

En 1987, Milosevic prend le pouvoir en Serbie avec un programme nationaliste, utilisant l’idéal populaire de la Grande Serbie historique et les minorités comme bouc émissaire (stratégie somme toute banale au regard du passé).

Il organise un réel brain-washing de la population Serbe pour manipuler l’opinion publique et exciter les esprits, avec comme cible la minorité albanaise. Mainmise sur les médias, organisation de meetings “d’information”, favorisation des intellectuels d’extrême droite… Petit à petit, un véritable régime d’Apartheid est mis en place au Kosovo, jusqu'à interdire l’accès aux fonctions administratives, et même, après le refus des enseignants Albanais d’appliquer le programme scolaire Serbe, le gouvernement en licencie la plupart. En 1990, le parlement, le gouvernement et la presse Albanaise du Kosovo sont interdits, sans le moindre mouvement de la communauté internationale. Heureusement, la force de la tradition Albanaise permet le développement d’une vie sociale, culturelle et scolaire parallèle, organisée en réseaux informels. Ceux-ci sont constitués notamment des Odas traditionnelles, lieux de rencontre familiale, de décision sociale et de vie culturelle, très importants dans la société Albanaise.

Cette situation dure plusieurs années et progressivement, la tension s’exacerbe. Avec la dissolution de la Yougoslavie, le Kosovo espère gagner son indépendance en tant que sixième république mais l’opinion internationale est alors trop occupée avec la Bosnie pour prendre en compte les revendications Kosovovardes. Malgré tout, un élan indépendantiste est lancé, une Constitution est créée et un référendum autoproclame l’indépendance du pays.

Toutes les tentatives de communication étant vouées à l’échec, des groupes séparatistes armés se forment et des actions de rébellion contre le pouvoir Serbe sont entreprises, notamment par la célèbre UCK (Armée de Libération du Kosovo), qui attaque les postes de police, les bâtiments de l’armée, les représentants de l’Etat.

Le gouvernement Serbe accentue progressivement la pression, distribue des armes aux Serbes du Kosovo et banalise les perquisitions et emprisonnement d’Albanais, pour faire face à ce qu’il qualifie de terrorisme.

En 1999, Milosevic envoie ses troupes calmer les rebelles. La stratégie utilisée depuis son arrivée au pouvoir est alors approfondie a l’extrême. Il s’agit de terroriser au maximum la population locale et d’achever de rendre la vie impossible dans la région, pour contraindre une grande partie de la population de quitter les lieux. L’objectif est de diminuer drastiquement la population Albanaise pour permettre aux Serbes d’être majoritaires au Kosovo (ce qui était déjà en vue avec l’effort national de migration des Serbes vers le Kosovo). Il faut savoir que la population Serbe du Kosovo était beaucoup plus importante car ils sont nombreux à avoir quitté la région pendant la guerre.

Après un bon lavage de cerveau de près de 15 ans, certains Serbes, convaincus de leur bon droit, prirent les armes et partirent sauver ce qui leur était présenté comme la  « Terre Sainte de Serbie ».

Il n’est toujours pas déterminé officiellement aujourd’hui qui de l’armée régulière ou des paramilitaires ont commis les actes suivants et quels étaient les liens avec les responsables politiques.

Agissant par surprise, surtout dans les villages de campagne, les soldats avaient pour mission de terroriser la population. Ils pouvaient arriver n’importe quand et n’importe ou, exécuter sommairement une vingtaine de personne ou simplement faire des contrôles au milieu de la nuit, piller toutes les maisons du village ou seulement en brûler quelques-unes… L’effet escompté se réalisa très rapidement. La population, terrorisée, s’enfuit en masse vers le Monténégro, la Macédoine et l’Albanie. Dans certains villages, les habitants restèrent cachés pendant des semaines ensemble dans les bois, pendant que les Serbes pillaient leurs maisons et brûlaient leurs mosquées.

Pendant longtemps, Milosevic a réussi a faire croire à la communauté internationale qu’il restait la meilleur personne pour gérer la situation au Kosovo, tout en continuant son programme de destruction. Ou peut être est-il plus juste de dire que les internationaux ont préféré prendre les perches tendues par le dirigeant Serbe pour leur permettre de rester hors du problème, plutôt que de prendre en compte les témoignages de plus en plus inquiétant des medias.

L’évidence des dérives Serbes devenant trop limpide, l’OTAN pris la décision d’intervenir d’urgence, sans l’accord de l’ONU. Après un bombardement intensif et destructeur de l’ensemble de la Serbie du 24 mars au 10 juin 1999, l’armée Serbe se retira du Kosovo.

               La guerre laissera derrière elle une population massacrée physiquement et psychologiquement mais vibrante toutefois a l’idée d’une indépendance possible.

En attendant une prise de décision internationale quand au statut du Kosovo, c’est l’ONU qui gère administrativement le pays, et cinq pays qui occupent militairement la région (USA, France, UK, Italie, Finlande).

La durée des négociations internationales fut fixée à trois ans, mais à la fin de ce délai, une nouvelle période de négociation de trois ans fut ouverte, pour cause d’incapacité à accorder les différentes parties.

Après la guerre, les tensions entre Serbes et Albanais plus fortes que jamais, provoquèrent de nombreux incidents interethniques. En 2004, suite à  l’assassinat d’enfants Albanais par des extrémistes Serbes, le peuple Albanais s’est retrouvé très rapidement dans la rue pour protester. La réaction de l’ONU pour stopper le mouvement fit dégénérer l’événement en début de guerre civile. Les conséquences furent lourdes : en plus des nombreux morts et du couvre feu imposé par l’ONU pendant quelques temps (interdiction de rassemblement –même familial ou religieux-) le délai des négociation fut à nouveau repoussé de trois ans ! Ce qui nous amène en décembre 2007… La communauté internationale va donc devoir se prononcer sur le statut du Kosovo.

               Le rapport du diplomate de l’ONU Martti Ahtisaari chargé de superviser les négociations entre le gouvernement serbe et le gouvernement albanais et de proposer une solution au dossier “Kosovo” explique clairement la situation. Les intérêts respectifs du Kosovo et de la Serbie étant antagonistes, les négociations ne peuvent en aucun cas représenter une solution. Etant donné l’état actuel du Kosovo et son histoire récente avec la Serbie, il est impensable d’imaginer un futur pour un Kosovo Serbe. D’après lui, la seule solution viable est donc l’indépendance, avec un contrôle de l’Union Européenne le temps que le pays soit vraiment autonome.

Mais… pour que cette proposition soit validée, elle doit avoir l’aval des 5 membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU, qui sont tous pour, sauf la Russie.

En effet, la Serbie représente son dernier pied à terre en Europe (tant au niveau politique que religieux, linguistique, culturel) et la question de l’indépendance des régions est une question minée pour les Russes (Tchétchénie,…). Poutine soutient donc la Serbie, en affirmant que plus de négociations sont nécessaires.

               Le gouvernement du Kosovo a d’ores et déjà annoncé qu’en cas de prolongation des négociations il autoproclamerait son indépendance, et quelques pays (France, Etats-Unis,…) ont accepté de reconnaître le nouveau pays même si l’ONU ne s’est pas prononcé. De nombreux pays préfèrent suivre la décision de l’ONU par crainte que certaines de leurs régions ne se servent de ce cas comme jurisprudence (Espagne, Grèce,…).

              Plusieurs personnes m’ont affirmé au Kosovo que si cette fois-ci ils n’obtiennent pas l’indépendance, cela déclanchera une nouvelle guerre civile. Et je me surprends à penser que peut être qu’une guerre civile serait plus prometteuse de changement que trois nouvelles longues années de “négociations” après 8 ans d’immobilité assassine.  Cette option reviendrait à cracher sur un peuple qui vit dans la boue.

               Reconnaître l’indépendance du Kosovo, c’est rendre sa dignité a un peuple bafoué, c’est permettre aux Kosovars de gérer eux même leur pays, c’est donner à la population une raison d’espérer un futur meilleur, c’est permettre aux entreprises étrangères d’investir, c’est redonner les richesses naturelles au pays, c’est limiter l’émigration, en bref, c’est tout un peuple qui revit…

              Les Kosovars attendent beaucoup de la France, qui garde son image de refuge politique et de défenseur des peuples… J’ai du mal à leur expliquer le principe Sarkozy !

Pour plus d’infos rendez vous sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Kosovo

18 octobre 2007

Une tentative de presentation

Premiers essais de communication sur la toile…

L’araignée tisse son fil, pas à pas.

J’ignore si elle tiendra le temps qui passe mais qu’importe, chacun tisse sa toile de vie…

Carnets de route, histoires humaines sans aucun doutes

Chemins de vie, rêves et illusions, partage et ressenti

Réflexions, actions, histoires d’autres aussi

Graines de Philosophie

Ebauches de  Géographie

Culture de Spiritualité

Bref, ne vous attendez surtout pas a une quelconque regularite ni meme a un minimum de qualite, il s'agit seulement de  vous permettre de suivre quelques unes de mes aventures et de partager certaines de mes reflexions.

Je me souhaite bonne chance, autant qu'a vous pour suivre le fil de la toile!

18 octobre 2007

Quand les Rêves deviennent Réalité

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Un rêve d'enfance...

Rejoindre l'Himalaya par la Terre, découvrir le monde et ses habitants, me retrouver face à moi-même...

Devenu réalité!

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Le Top départ à Sisteron, le 7 Juillet 2007.

En route vers l'Est!

Traverser l'Europe, première étape de mon voyage.

S7301515

Bohême de trois mois dans les Alpes et les Balkans...

Arrivée à İstanbul le 2 Octobre 2007.

Pour voir la carte avec les étapes, cliquez ici!

S7301519

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