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Carnets de route, chemins de vie
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21 octobre 2007

La guerre de Yougoslavie

Cher lecteur, Attention ! Ce texte est issu de mes questionnements lors de mon voyage dans les Balkans, et l’origine des informations contenues est assez hétérogène (rencontres, bouquins, articles,…). L’objectif est de donner une vue d’ensemble de l’histoire de la Yougoslavie.

Merci d’excuser les possibles erreurs.

Un petit rappel historique

               Peuplées par les Illyriens depuis deux milliers d’années, les Balkans furent colonisées par les Slaves au VIème siècle puis envahies par les Ottomans au XIVème siècle.

Les Slaves repoussèrent les populations autochtones dans les montagnes (Kosovo, Albanie) et occupèrent les plaines fertiles du Danube. Cette ethnie construisit le Royaume de Serbie qui eut son heure de gloire mais connu ensuite cinq siècles de joug Ottoman. Finalement les Balkans furent divisées entre l’empire d’Autriche-Hongrie et l’empire Ottoman jusqu'à la première guerre mondiale. Ce dernier ayant contraint une grande partie des habitants à se convertir a l’Islam, la religion Musulmane s’est rapidement répandue dans les Balkans, sans pour autant détruire la tradition Chrétienne. Subissant ces oppressions, de nombreuses familles Serbes émigrèrent vers les pays voisins (Croatie, Bosnie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie) et créèrent de fortes minorités dans ces pays, tout en gardant pour des générations la nostalgie de la Grande Serbie.

              Tout au long de l’histoire, les populations des Balkans subirent des nombreuses oppressions religieuses, idéologique et ethniques, qui provoquèrent d’importantes migrations. Ce brassage ethnique et religieux est à l’origine de la majorité des tensions qui agitèrent la région le siècle dernier et qui encore aujourd’hui divisent les peuples.

Construction de la Yougoslavie

               Suite a la première guerre mondiale, un nouveau projet naît dans les Balkans : la création d’un nouvel état qui rassemblerai tous les slaves du Sud, la Yougoslavie.

Après la seconde guerre mondiale, Tito, un macédonien charismatique et influent, prend le pourvoir en Yougoslavie et crée une fédération socialiste composée de cinq pays, la Macédoine, le Monténégro, la Serbie, la Bosnie, la Croatie et la Slovénie, et dominée par le pouvoir fédéral à Belgrade (aussi capitale de la Serbie). Il permet ainsi aux différentes ethnies et religions de s’unir et de créer une véritable puissance politique.

Malgré sa conviction socialiste, Tito rejette les propositions insistantes de Staline d’adhérer à l’URSS et plus tard avec l’Indien Nehru et l’Egyptien Hassan,  affirme le principe de non-alignement sur les deux super puissances de la Guerre Froide, Impérialistes Américains et Communistes Russes. C’est la naissance du Tiers-monde. (Vous remarquerez la noblesse originelle du terme en comparaison avec sa signification actuelle !)

Mais Tito était aussi un dirigeant totalitaire, qui créa des camps de restructuration idéologique et favorisa le culte de sa personnalité. Encore aujourd’hui, de nombreuses personnes regrettent l’époque de la Yougoslavie forte de Tito et il est présenté officiellement comme un héros national.

La guerre

               Après la mort de Tito, la fédération s’est petit à petit affaiblie jusqu'à ce que deux éléments viennent accélérer le processus de rupture au début des années 90 :

Le souffle indépendantiste venu de l’Est avec la chute du bloc soviétique, mais aussi la montée des nationalismes en particulier en Serbie avec l’arrivée de Milosevic au pouvoir en 1987. Celui-ci compromettant le pacte fédérateur d’égalité interethnique, les autres pays prirent peur. C’est ainsi que la Slovénie autoproclame son indépendance en 1991, qu’elle obtient après une mini-guerre d’une semaine avec les forces fédérales yougoslaves.

C’est alors le début de la guerre qui déchira la région jusqu’en 1995.

C’était inévitable, la Croatie et la Bosnie prirent la même direction, ce que cette fois les Serbes n’acceptèrent pas, notamment à cause des fortes minorités Serbes présentes dans ces pays. En plus d’envoyer l’armée fédérale envahir leurs anciens alliés, les Serbes armèrent leurs minorités dans les deux pays. En réponse, l’armée Croate déplaça l’ensemble de la population Serbe jusqu'à la frontière et pu alors se concentrer sur l’invasion de la Bosnie qui subissait déjà une guerre civile d’une violence extrême entre les différentes communautés ethniques (notamment Bosniaques musulmans et Serbes orthodoxes).

Vu la gravité du conflit et la « dérive » de la part des Serbes et de leurs paramilitaires, -assassinats en série de civils, destruction de villages-, nettoyage ethnique, les Etats-Unis, avec l’Otan, prirent la décision d’intervenir en urgence, sans attendre l’autorisation de l’ONU.

Les bombardements, visant à affaiblir les Serbes, touchèrent de nombreux civils, des hôpitaux, des écoles… D’après l’ONU, les dégâts matériels engendrés équivaudraient à un retour en arrière de 20 ans. Malgré cela, la population Bosniaque est reconnaissante pour cette intervention, qui leur a rendu leur souveraineté.

En 1995, c’est la fin de la guerre, l’ONU retrace les frontières : La Bosnie est divisée en deux parties unies sous le nom de Bosnie et Herzégovine (une sous-république Serbe et une fédération de sous-républiques Bosniaques) ; et la Croatie récupère les territoires pris par la Serbie. C’est l’échec de la grande Serbie de Milosevic.

                                                 

Et après ?

               Malgré l’absolue nécessité d’une intervention internationale, certaines questions doivent être soulevées :

Quelle part de stratégie internationale dans l’intervention de l’OTAN dans cette zone qui a toujours refusé l’idéologie Américaine ?

Comment justifier des erreurs aussi graves que des bombardements d’écoles et d’hôpitaux ?

Quel intérêt pouvait avoir les membres de l’OTAN à détruire cette région ?

On ne peut que faire le constat aujourd’hui de l’omniprésence américaine dans cette région sur les plans idéologiques, économiques et militaires.  On connaît aussi la valeur économique des reconstructions d’après guerre et la valeur expérimentale (efficacité, armes, logistique,…) que constituent ces guerres pour les armées occidentales…

Lorsqu’on traverse la Bosnie aujourd’hui, on peut sentir l’omniprésence de la guerre. Tandis que les zones de frontières Croate et Serbe sont encore détruites (mines, maisons brûlées, villages abandonnés, régions désertes), Sarajevo, la capitale, ne peut complètement cacher l’intensité des bombardements Serbes sur la ville (monuments détruits, impacts de balles sur les murs,…) On imagine très facilement le bruit des canons, la terreur engendrée par les snipers embusqués. Et si vous vous arrêtez dans les cimetières bosniaques vous pourrez observer qu’une grande majorité des tombes datent de la guerre.

Toutes les personnes que j’ai osé interrogé m’ont répondu approximativement la même chose : Personne ne comprend ce qu’il s’est passé, c’était absurde, comme une perte totale de raison. Maintenant, il faut oublier disent-ils, il n’y a plus de problèmes entres les différentes ethnies.

Pour plus d'infos, rendez vous sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yougoslavie

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